Après des semaines, des mois, des années d’attente... enfin un appel. Quelqu’un est mort et ce n’est pas toi. 24h plus tard, tu franchis sans retour le seuil de ton ultime maison, un sac à la main et tout le reste derrière. Qu’emporte-t-on avec soi, dans la marge de sa propre histoire ? Bibelots, peluches, cartes de fête, fleurs en plastique, petites choses déposées là, au milieu du mobilier médical, pour s'approprier l'espace. Plongée dans l’univers du CHSLD, lieu du vivre et mourir institutionnalisés, HOME DÉPÔT interroge la notion de maison (où l’on habite/ce qui nous habite).

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Anne Sophie Rouleau et Marie-Eve Fortier, convient poètes et dramaturges à rencontrer des gens en bordure du monde, dans leur chambre-maison, et à écrire librement à partir de cette rencontre et à partir de ce qu’ils sont, de ce qui les habite. Ni documentaire ni journalistique, c’est une approche subjective et aussi très concrète, car ancrée dans le réel : son rythme, ses exigences, sa matérialité, son silence aussi. Les textes seront présentés sous forme de mise en lecture événementielle à Espace Libre en 2019. Dans un espace immersif hybride entre le musée et la représentation théâtrale, les spectateurs à circuleront à travers une collection d’images, d’objets, de paroles qui rendent présents les absents – ceux de nous qui flottent perdus dans un dimanche sans fin.

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LE COULOIR (PHASE PRÉLIMINAIRE) :

2017, janvier à juin. Première immersion en CHSLD, au Cardinal.

Nous avons passé des heures à errer : écouter les bruits, sentir les regards, les odeurs, à traquer le vivant, à capter ses traces, ses restes, son dépôt. Espace en suspension, sans connexion ni représentation, le CHSLD nous renvoie au visage cette course effrénée qui définit notre époque. Cette première exploration a donné lieu à 11 jumelages entre résidents et auteurs. Sous le titre «Le Couloir des possibles», les textes ont été lus par leurs auteurs au Jamais Lu et à Zone Homa (Mtl). À la disposition des spectateurs, des cartables contenaient l’ébauche d’une recherche photographique : éclats de réel immortalisés pour mieux révéler l’absence - maisons perdues, souvenirs qui s’effacent, résidents sans visage.

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HOME DÉPÔT, DU COULOIR AU MUSEÉE

À Espace Libre, le Couloir deviendra HOME DÉPÔT, une création scénique entre exposition et événement théâral, une grande installation où la recherche photographique préliminaire se déploiera dans tout l’espace : piles de couvertures, dessins, bibelots, accumulations d’objets trouvés présentés comme au musée et acquérant ainsi un statut privilégié. Parmi ces artéfacts, les auteurs prendront parole, et les éclaireront de leurs mots. Conçu dans une porosité avec l’écriture, le travail visuel témoignera d’une tentative de garder une trace physique de l’absence.

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